Oui, les bienfaits de la méditation sont indéniables, nombreux et bien documentés.
Par exemple, lorsqu’on médite, on observe sans juger, sans attente. On accepte ce qui est, dans le moment présent. La méditation permet de nous reconnecter à nous-mêmes, à notre corps, à nos façons de faire, à nos conditionnements, qu’on les aime ou non.
Mais pour cet article, je vais me concentrer sur les bienfaits dans un contexte de classe. Et pour commencer, voici quelques anecdotes vécues dans ma propre classe.
Tranche de cacao et bienfaits de la méditation sur mes élèves
Je fais de la méditation (en fait, plutôt une initiation à la méditation) de façon constante dans ma classe depuis 3 ans. Aucun élève n’est très excité par la méditation. Aucun élève n’est venu me voir pour me dire « Eille, c’est tellement cool méditer ».
Souvent, c’est même accompagné d’yeux au ciel, de railleries. Même par des concours de bruits volontaires de pets (ben oui…). Surtout, ce sont ceux qui en ont le plus besoin qui feront tout pour déranger la classe et qui profiteront du fait que moi, en bon modèle, j’ai les yeux fermés, concentrée sur ma propre méditation.
Dans ma classe, nous méditons de façon autonome, 3 fois par jour.
La journée avant les vacances de la relâche, nous avions plein d’activités à l’école : un carnaval, un film, du chocolat chaud, etc. Alors, nous n’avons pas médité du tout. Je me suis dit: tant mieux, les enfants seront contents de ne pas méditer.
À ma surprise, j’ai eu quelques élèves qui, à divers moments de la journée, sont venus me signaler qu’on n’avait pas médité encore et me demandaient de le faire quand même.
De plus, j’ai toujours des parents qui, lors des rencontres ou par courriel, me disent que leur enfant a parlé de méditation à la maison.
Par exemple, il a guidé une de nos méditations à un membre de sa famille, un autre a conseillé à son frère en crise ou à un parent stressé de méditer. Un autre parent était vraiment étonné de constater qu’au lieu de frapper son frère ou sa sœur, l’élève allait de lui-même dans sa chambre pour se calmer après une querelle. J’ai même une élève qui avait demandé un bol tibétain pour sa fête!
Les principaux bienfaits de la méditation à l’école
Les bienfaits ne sont pas miraculeux, mais ils sont bien concrets! D’ailleurs, voici les 3 principaux en rafale.
Accepter ce qui est, pour le meilleur et pour le pire!
Méditer, ça permet aux enfants de rester avec eux-mêmes, sans distraction et d’apprendre à accepter ce qui est là.
On ne peut pas fuir ou balayer le problème plus loin. Cette pleine conscience aide les enfants à s’accepter tels qu’ils sont, à apprécier leur entièreté sans jugement positif ou négatif.
Ainsi, l’enfant peut apprendre à éviter de se comparer ou de se dénigrer face aux autres.
Ça peut aider Alex-Étienne qui trouve que rien n’est juste et que ce n’est jamais de sa faute, ou Anaïs qui trouve qu’elle n’est bonne à rien dans un travail en équipe.
Garder sa concentration en classe
La méditation nous demande de porter notre attention sur un seul objet, par exemple notre souffle. Pendant ce temps, c’est tout à fait normal d’avoir des pensées qui viennent et qui nous amènent ailleurs que dans notre souffle.
On en prend alors conscience et on revient à notre souffle tout au long de la méditation.
Cette capacité à constater que nous avons perdu notre focus et à revenir est vraiment fantastique pour les enfants, puisqu’elle permet de développer leur attention, élément essentiel pour fonctionner facilement à l’école.
Alors, lorsque Talal écoute la leçon de fractions et qu’il se rappelle que ce soir il a une partie de soccer et qu’ensuite, il constate que Jérémie a un beau chandail aujourd’hui, bien ce sera plus facile de se rendre compte qu’il doit maintenant revenir à la leçon de fractions.
Éviter d’être dans la réaction : plus de recul, moins de colère
Enfin, la méditation nous permet de prendre du recul et d’observer nos pensées, nos émotions, nos agissements, la vitesse de nos réactions.
En étant plus conscient, ça nous permet de voir ce qu’on fait, au lieu de toujours être en réaction ou sur le pilote automatique.
Les enfants impulsifs ou qui réagissent rapidement lorsqu’ils sont en colère peuvent bénéficier grandement de la méditation.
Surtout pour Haylie-Ann qui a le réflexe de mordre Livia parce qu’elle a gagné la course à la récréation, ou pour Théo qui hurle et fond en larmes sur son bureau parce qu’il a oublié sa fourchette.
La méditation en classe, ça fonctionne?
Donc oui, je sais que la méditation fonctionne. Mais elle n’est pas magique. Et c’est difficile dans une société où on aime avoir des résultats et des récompenses rapidement. Le mieux, c’est de tenter de développer une routine de méditation pour l’enfant. C’est dans la constance que l’on voit les résultats.
Cela dit, j’y crois, et c’est pour cela que je l’intègre dans ma classe et dans mon accompagnement en pratique privée. Chaque fois, je commence mes séances avec une courte méditation pleine conscience, ce qui permet à l’enfant de s’ancrer avant notre rencontre.
Si l’approche t’intéresse, je t’invite à me contacter pour réserver une rencontre sucrée gratuite.
Si tu souhaites aller plus loin, voici un article intéressant sur le sujet (par contre, il faudra peut-être s’abonner ou l’acheter pour en poursuivre la lecture).
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Références
Marie-Ève Lécine, Let it be méditation – https://letitbemeditation.com/
Revue des effets de la méditation de pleine conscience sur la santé mentale et physique et sur ses mécanismes d’action, Thanh-Lan Ngô, M.D., M.Sc, FRCPC (dans le cadre du cours de méditation professorale Let it be – https://letitbemeditation.com/services/formation-de-professeur-de-meditation-pleine-conscience/)
